L’INAUGURATION DU MÉMORIAL LE 24 JUIN 2012

L’année du 70ème anniversaire de l’opération Biting est marquée par de nombreux projets et manifestations, dont le point culminant est l’inauguration du nouveau Mémorial de Bruneval le 24 juin 2012. Pour la première fois, les couleurs allemandes flottent aux côtés des drapeaux français, britannique et européen. Un symbole fort qui affiche clairement l’esprit de réconciliation qui domine ce 70ème anniversaire.

Les manifestations débutent par une conférence sur l’histoire du raid et la commémoration à la date anniversaire, le 26 février, à la Poterie-Cap d’Antifer. Au cours de celle-ci, se déroule une cérémonie à la mémoire du parachutiste britannique Hugh McIntyre, tué lors de l’opération Biting.

En juin, l’inauguration du Mémorial de Bruneval est précédée par l’opération « Poppies », des randonnées sur le site du raid, une exposition Biting à Etretat, le déplacement d’une délégation de Saint-Jouinnais pour recueillir la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe à Paris, la projection d’un film en plein air la veille de la cérémonie.

En septembre, un colloque au Mémorial de Caen, à replacé le raid de Bruneval dans le contexte plus large des opérations commando de 1942. Enfin trois films tournés en 1942 ont été projetés au cinéma « Le studio » au Havre pour clôturer cette année du 70ème anniversaire. Il faut aussi souligner la sortie du livre remarquable d’Alain Millet et de Nicolas Bucourt « Raid de Bruneval et de la Poterie-Cap, Mystères et vérité » aux éditions Heimdal.

L’inauguration du nouveau Mémorial de Bruneval le 24 juin 2012

Le nouveau Mémorial de Bruneval est inauguré le dimanche 24 juin 2012 par Monsieur Kenneth Holden, le dernier vétéran du raid de février 1942. Kenneth Holden était alors mitrailleur sur la Motor Gun Boat 317, l’une des vedettes rapides de la Royal Navy, chargée de ramener les parachutistes en Grande-Bretagne.

La cérémonie se déroule en présence des représentants des autorités civiles et militaires du département et de la région, des représentants militaires britanniques, ainsi que des membres de la Bruneval Company du 2ème Bataillon de la 1ére Brigade Parachutiste britannique. Plusieurs temps forts marquent la cérémonie.

Au moment où le président de l’association Bruneval 42 prononce le discours d’ouverture des cérémonies, Monsieur Kenneth Holden coupe le ruban tricolore, marquant symboliquement l’inauguration du Mémorial.

Discours

Discours d’ouverture de Paul Coquerel, président de l’association Bruneval 42

En savoir plus

Il est minuit treize ce samedi 28 février 1942. Au bord de la trappe de saut du Whitley, anxieux, les jambes dans le vide, le sergent James Sharp de la section Nelson III aperçoit sous la lune claire, la neige qui recouvre la zone de saut. La lampe verte s’allume. Il se raidit et se laisse glisser brusquement hors de la carlingue vrombissante. Comme la plupart de ses cent-dix neuf camarades, il appartient à la compagnie C du 2ème bataillon de la 1ère brigade parachutiste britannique.

Cette nuit là, ils ont pour objectif de s’emparer par surprise d’une station de radar allemande, d’un modèle encore inconnu des ingénieurs britanniques. Ils en démontent les composants essentiels, font quelques prisonniers et détruisent le reste de l’installation.

Une fois leur mission accomplie, des péniches de la Royal Navy les récupèrent sur la plage de Bruneval, avant d’être remorquées par des vedettes rapides jusqu’en Angleterre, escortés, entre autre, par des bâtiments des Forces Navales Françaises Libres.

Voila, en quelques mots, l’histoire de l’opération Biting, ce raid à la fois audacieux et novateur, opéré en trois heures de temps.

Trois heures ! Trois heures noyées dans les 45 000 heures de la seconde guerre mondiale. Une goutte d’eau dans l’océan du conflit inouï qui déchire alors le monde.
Un raid parmi d’autres raids. Un parmi la quarantaine que les Opérations Combinées britanniques organisent sur les côtes de l’Europe occupée entre 1940 et 1944.

Il n’a ni l’intensité dramatique du raid de Dieppe en août de la même année, ni bien entendu l’ampleur du débarquement du 6 juin 1944.

Mais c’est un raid exemplaire. D’abord dans sa conception. Lord Louis Mountbatten imagine alors la première grande opération combinée entre la Marine, l’Aviation, l’Armée et les toutes nouvelles troupes parachutistes, auxquels le réseau de résistance Confrérie Notre-Dame fournit de précieux renseignements.
Exemplaire ensuite, parce c’est la seconde fois que les Britanniques expérimentent leur force aéroportée après l’échec de l’opération Colossus dans le sud de l’Italie, juste un an auparavant, en février 1941.

Exemplaire enfin parce que le raid est une victoire en ce début d’année 1942 où les forces de l’Axe sont encore conquérantes sur la plupart des champs de bataille : de l‘Asie aux iles du Pacifique, des déserts de l’Afrique du nord aux grandes steppes de Russie, des étendues glacées de l’Atlantique nord aux confins du Caucase.
Cette histoire se passe il y a soixante-dix ans. Soixante-dix ans ! Une vie d’homme que beaucoup de parachutistes du raid de Bruneval ne connaîtront pas. Deux sont tués ici au cours de l’opération, d’autres le seront en Tunisie, en Sicile, en Italie entre 1942 et 1943, ou lors de la bataille d’Arnhem, en Hollande, en septembre 1944. Une trentaine d’entre eux survivront à la guerre.
Au-delà de la sécheresse des faits historiques, c’est bien d’une histoire d’hommes qu’il s’agit. Des hommes qui sont entrés dans les livres sous le nom de Diables Rouges. Des hommes qui sont devenus des héros quand ils ont accédés à nos lieux de mémoire. Des hommes dont on chuchote les noms dans les récits pudiques de ceux qui ont combattu.

Ces hommes n’étaient pas des héros. Ils étaient géomètre, boucher, imprimeur, tapissier, journaliste, postier ou étudiant en médecine. La plupart venaient des hautes ou basses terres d’Ecosse. Ils avaient d’abord rejoint l’armée avant de s’engager chez les parachutistes. Certains par goût de l’aventure, d’autres pour échapper à la morne routine de la vie loin du front, d’autres encore par hasard ou par bravade.

Ils s’appelaient McKenzie, Frost, McIntyre, Charteris, Scott, Flemming, Embury ou Cornell. Entre eux, ils s’appellaient John, Gregor, Tom, Jim, Thomas / Peter, Franck ou Alan. On se disait aussi Sir, sergent, lieutenant, caporal, commandant ou capitaine.

Si quelques uns avaient déjà l’expérience du combat, la plupart reçurent leur baptême du feu, ici à Bruneval.

Ils étaient 120 cette nuit là ! Mais ils n’étaient pas seuls ! Presque 2000 hommes ont contribué au succès du raid : des marins, des commandos, des aviateurs, des fantassins ou des scientifiques. Certains étaient australiens, canadiens, néozélandais et même américain. Et aussi des Français, ceux de la France Libre en uniforme et les combattants de l’ombre de la Résistance.

Aujourd’hui, se sont 120 noms d’acier gravés sur le monument de Bruneval. Un monument imaginé par André Haraux, un rescapé des camps de la mort et qui vouait à ce vallon un attachement indéfectible.

Le Général De Gaulle a dit ici même, le 30 mars 1947 : « Les hommes sont des machines à oublier ». Aujourd’hui, nous n’oublions pas et c’est à tous ces hommes qui ont écrit l’histoire de Bruneval que nous rendons hommage. Parmi ces hommes, deux vivent toujours : un parachutiste, le caporal Tommy Hill qui n’a pu être parmi nous ce matin, et un marin, le matelot Kenneth Holden, mitrailleur sur la vedette MGB 317. Nous avons la chance immense de l’avoir à nos côtés et nous pouvons lui dire de vive voix merci Monsieur Holden.

Paul Coquerel Président de l’association Bruneval 42

Inauguration du Mémorial de Bruneval

De gauche à droite : Monsieur François Auber, maire de Saint-Jouin Bruneval, Monsieur Kenneth Holden, Monsieur Pierre Ory, sous-préfet de Seine Maritime, Monsieur Alain Le Vern, président du Conseil régional, Monsieur Gérard Heuzé, Conseiller général de Seine Maritime.

Inauguration du Mémorial de Bruneval

Monsieur Kenneth Holden coupe le ruban officiel. Il est fait ce jour là citoyen d’honneur de Saint-Jouin-Bruneval.

Le Mémorial de Bruneval est officiellement inauguré

Entre François Auber et Kenneth Holden, on aperçoit le général, le commandant de la 1ère brigade parachutiste britannique.

La cérémonie se poursuit sous une forte pluie avec l’allumage de la flamme du souvenir par des élèves de CM2 de l’école de Saint-Jouin. Une délégation d’élus et d’anciens combattants de la commune sont allés la recueillir sur la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe quelques jours auparavant. Malgré la pluie battante et les violentes bourrasques, la flamme du souvenir brûlera vaillamment à la mémoire de tous ceux qui ont participé au raid et plus largement aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.

Une délégation d’élève

de l’école primaire de Saint-Jouin apporte le flambeau où brûle la flamme du souvenir.

 

Le brûloir

se trouve à côté de la stèle de granit que le général De Gaulle scella en mars 1947, lors de l’inauguration du premier monument de Bruneval. Celui-ci n’était alors qu’un ancien bunker allemand.

Sylvain Jolesse

représentant des parent d’élève de l’école de Saint-Jouin et le jeune Rémi, élève de CM2 allument la flamme du souvenir sur le monument de Bruneval. En arrière plan les quatre drapeaux marquent l’esprit de réconciliation qui domine la cérémonie.

Deux anciens combattants

se recueillent devant la flamme du souvenir.

Le dévoilement de la plaque sur laquelle sont gravés en creux le nom des 120 parachutistes ayant participé au raid constitue un temps fort de la manifestation. Estelle Grellier, députée européenne et le Général Bachall, le commandant de la 1ère Brigade parachutiste britannique ôtent conjointement l’Union Jack, le drapeau national britannique recouvrant la plaque d’acier située sur l’aile droite du monument. Le clairon de la « Bruneval Company » fait ensuite retentir la sonnerie aux morts.

Estelle Grellier et le Général commandant la première brigade parachutiste

dévoilent la plaque d’acier où sont inscrits les noms des 120 parachutistes britanniques ayant participé à l’opération Biting. En dessous, une stèle provisoire rend hommage aux hommes de la Royal Air Force et de la Royal Navy.

Au premier plan, Estelle Grellier,

députée européenne, qui a financé la plaque d’acier où figurent les noms et grades des 120 parachutistes qui ont participé au raid. Au second plan, le Général commandant la première brigade parachutiste, commandant de la 1ère Brigade parachutiste britannique. Il porte le célèbre béret amarante, que les parachutistes britanniques ont adopté en août 1942.

Le général rend hommage au 120 parachutistes du 2ème bataillon qui ont participé au raid de Bruneval

Le Général tient dans sa main l’Union Jack,

le drapeau officiel du Royaume-Uni depuis 1801. C’est en fait la superposition de trois drapeaux : la croix de Saint-Georges pour l’Angleterre; la croix de Saint-André pour l’Écosse ; la croix de Saint-Patrick pour l’Irlande.

Au premier plan, Miss Goona Naidu,

représentante de la Royal British Legion in Normandy. Elle assiste à toutes les commémorations de Bruneval depuis 1996.

Les personnalités civiles et militaires se livrent à l’exercice du discours, puis procèdent aux dépôts de gerbe sur le monument conçu par Gérard Chavigny en 1975. Un orchestre interprète la Marseillaise, le God save the Queen, ainsi que l’Hymne à la Joie, l’hymne européen.

Sur la tribune des officiels, de gauche à droite :

Estelle Grellier, députée européenne, Alain Le Vern, sénateur et président de région, Kenneth Holden, dernier vétéran du raid, François Auber, maire de Saint-Jouin-Bruneval, Pierre Ory, sous-préfet.

Les discours sont diffusés sur grand écran sous l’œil attentif des anciens combattants parachutistes français.

Les officiels sous la tourmente du climat normand

Une bonne vision des conditions climatiques

Au premier plan de dos, en chapeau melon,

les deux descendants du lieutenant Charteris, l’un des officiers du raid de Bruneval. Sur l’écran, le général Maas, attaché militaire à l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris, prend la parole dans un français parfait.

En attendant le dépôt des gerbes

De dos au premier plan, des parachutistes du 2ème bataillon parachutiste britannique. Les différents uniformes s’expliquent par la présence de stagiaires étrangers, notamment des Australiens et des Néerlandais.

Les porte-drapeaux des anciens combattants, impassibles sous la pluie

Minute de silence au moment du dépôt des gerbes

Le général Maas de la Royal Air Force,

représentant les autorités militaires britanniques saluent après avoir déposé une gerbe de coquelicots, le symbole des anciens combattants du Commonwealth.

Le sous-préfet du Havre, Pierre Ory

Au premier plan, les représentants des autorités militaires britanniques et françaises

Les mauvaises conditions climatiques ont empêché les parachutistes britanniques de sauter sur la drop zone historique. Ils ont cependant parcouru une partie de l’itinéraire emprunté par le major Frost et ses hommes en février 1942.

On distingue sur la falaise d’amont, la colonne de parachutiste descendant vers la plage

Le paysage est à peu près identique à celui de 1942.

Une section de la Bruneval Company

descend la falaise d’aval en direction de la plage de Bruneval. Le chemin emprunté par les hommes du major John Frost, soixante-dix ans auparavant.

Des parachutistes de la Bruneval Company,

après leur descente de la falaise d’aval.

Médaille de la Bruneval Company du 2ème bataillon parachutiste décernée pour bonne conduite

Le portrait du major John Frost figure au centre.

La cérémonie s’est achevée par l’inauguration des lutrins, cette fresque longue de 20 mètres qui retrace à l’aide de photos, cartes et textes l’histoire de l’opération Biting. Cette réalisation est le point fort du nouveau Mémorial de Bruneval.

Les lutrins sont recouverts de drapeaux tricolores

que les enfants de l’école de Saint-Jouin s’apprêtent à retirer.

Les élèves de Saint-Jouin

quelques instants avant le dévoilement des lutrins, les panneaux qui racontent le raid sur vingt mètres de longueur. Ils portent tous un T-shirt rouge coquelicot, en hommage aux anciens combattants britanniques.

Avec un synchronisme parfait, les panneaux sont dévoilés

François Auber, maire de Saint-Jouin-Bruneval

précède le général de la RAF Maas et le sous-préfet Pierre Ory.

Kenneth Holden explique aux journalistes son rôle

dans l’opération Biting et découvre avec émotion sa photo en jeune matelot de la Royal Navy.

Le major, commandant de la « Bruneval Company » et Paul Coquerel, président de l’association Bruneval 42

devant l’un des vingt panneaux racontant l’opération Biting.

Quelques images supplémentaires…

Des parachutistes de différentes nationalités applaudissent le discours du général Maas

Le lieutenant-colonel, commandant du 2ème bataillon parachutiste

Derrière lui, un para australien.

Deux parachutistes australiens en stage dans le 2ème bataillon

Au premier plan, le lieutenant-colonel, commandant le 2ème bataillon parachutiste

En arrière plan, le major commandant la C « Bruneval » Company.

Aux côtés de deux parachutistes de la Bruneval Company, quatre passionnés d’histoire militaire en uniforme d’aéroporté britannique de la Seconde Guerre mondiale

Les descendants du lieutenant Euan Charteris, eux-mêmes militaires, présentent les médailles et le portrait de leur oncle

Le neveu du lieutenant Euan Charteris, un des officiers ayant participé au raid de Bruneval. Il sera tué en Tunisie en décembre 1942.

Le fils du sergent Charles Cox devant le monument de Bruneval

Au premier plan, accompagné de son épouse, le fils du sergent Cox, le spécialiste radar de la RAF, chargé du démontage du radar Würzburg en février 1942

Le colonel Edward, ancien du 2ème bataillon se tient derrière Kenneth Holden.

Le porte-drapeau des anciens combattants du 2ème bataillon parachutiste britannique

Sur son sautoir figure « Bruneval », la première opération du bataillon.

Claude Mulet de l’association Bruneval 42 prononce le discours d’introduction en anglais, aidé par Micheline Monville, adjointe à la mairie de Saint-Jouin-Bruneval

Les drapeaux allemand et français côte à côte sur le Mémorial de Bruneval

Ils sont flanqués du drapeau britannique et celui de l’Europe.

Les anciens combattants parachutistes français au garde-à-vous face à la tribune officielle

De gauche à droite, Jean-Marc Coquerel de l’association Bruneval 42, François Wikart,

un des auteurs du documentaire « Bruneval Raid, operation Biting » et Kenneth Holden le vétéran de la Royal Navy.

Les porte-drapeaux des anciens combattants de la région forment la haie d’honneur le long du chemin qui conduit au monument de Bruneval.

Alain Millet, l’auteur de l’ouvrage remarquable, « Raid de Bruneval et de La Poterie-Cap-d’Antifer, Mystères et vérité »

donne quelques explications sous le chapiteau après la cérémonie.

Cinéma en plein air : « La gloire est à eux »

En préambule à la grande journée d’inauguration du dimanche 24 juin, la Commune de Saint Jouin Bruneval et l’Association Bruneval 42 ont organisé une soirée cinéma en plein air, sur écran géant disposé sur le site même du Mémorial. Au programme, le film écrit par Terence Young, « la gloire est à eux! », un véritable docu-fiction consacrée à la First British Airborne, division d’où la compagnie qui a sauté sur Bruneval est issue, avec son commandant emblématique, le Major John Frost.

Ce film, tourné en 1946 sur les lieux même de la bataille, raconte l’opération « Market Garden » au cours de laquelle le Général Montgomery décide de lancer trois divisions de parachutistes américains et britanniques derrière les lignes allemandes en septembre 1944. Leur objectif : ouvrir la route du Nord de la Hollande vers l’Allemagne et porter un coup décisif aux armées d’Hitler. La bataille d’Arnheim s’engage afin de frayer la route vers la capitulation allemande. « La Gloire est à eux » est la reconstitution la plus fidèle jamais réalisée de cette bataille de légende, avec dans leurs propres rôles les soldats de l’armée britannique ayant participé aux combats.

La séance de cinéma en plein air

avec la projection du film « La gloire est à eux ».

La gloire est eux

Extraits du film « La gloire est à eux » :

Les randonnées historiques sur les lieux du raid

Le samedi 23 juin, deux randonnées ont été organisées par Gilles Honoré et l’association de randonnée de Saint-Jouin et l’association Bruneval 42 Histoire & Mémoire. Les lieux où se sont déroulées les opérations du raid sont encore visibles : la Drop Zone, l’emplacement de la villa Gosset, l’endroit où se situait le radar Würzburg d’origine.

Un groupe de randonneur de retour sur le site du Mémorial

après un circuit qui les a conduits de Saint-Jouin à la Poterie, en passant par la Drop Zone et l’emplacement du radar allemand Würzburg.

La flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe à Paris

Dans la semaine précédant l’inauguration du Mémorial, une délégation d’élus municipaux, d’anciens combattants et de représentants de l’association de parents d’élèves s’est rendue à Paris sur la tombe du soldat inconnu pour recueillir la flamme du souvenir. Celle-ci a été ramenée jusqu’à Saint-Jouin et conservée dans une lampe tempête jusqu’à l’inauguration du Mémorial le dimanche 24 juin.

Sous l’arc de triomphe à Paris

Au premier plan, troisième à droite Miss Goona Naidu de la Royal British Legion in Normandy, à ses côtés un représentant des parents d’élève de Saint-Jouin. Micheline Monville, 3ème adjointe de Saint-Jouin-Bruneval est au centre.

La flamme du soldat inconnu

est ravivée chaque soir à 18h30 depuis 1923. Elle est ici recueillie dans une lampe tempête pour être emmenée à Saint-Jouin-Bruneval.

La cérémonie du ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu.

Un membre de la délégation des anciens combattants

de Saint-Jouin-Bruneval près de l’arc de Triomphe, place de l’Etoile à Paris.

Conférence au Mémorial de Caen le jeudi 20 septembre, « Quand les Alliés débarquaient en France… en 1942 ».

Avant le 6 juin 1944, les Alliés ont débarqué en France à 45 reprises. Il s’agit de raids exécutés par des commandos britanniques. Avec l’arrivée de Lord Louis Mountbatten à la tête des Opérations Combinées, ces opérations se multiplient au cours de l’année 1942 : le raid de Dieppe, Saint-Nazaire, mais aussi Bruneval, Saint-Laurent-sur-mer, Bordeaux, l’île de Sercq…
À l’occasion du 70e anniversaire du raid de Bruneval (27 et 28 février) et en partenariat avec l’Association de Développement Territorial du Bessin (ADTLB), le Mémorial de Caen et l’Association Bruneval 1942 – Histoire&Mémoire ont organisé une série de conférences réunissant des historiens qui sont revenus sur les raisons de ces raids, leur déroulement, leur bilan et leur impact sur le cours de la guerre sur le front Ouest en 1942.

Jean Quellien, professeur d’histoire à l’Université de Caen a évoqué «  L’année 1942, la situation des fronts » ; Stéphane Simonnet, directeur scientifique au Mémorial de Caen : « Les raids de commandos de l’année 1942 en France » ; Paul Coquerel, historien et président de Bruneval 42 : « L’Opération Biting : le raid de Bruneval, 27-28 février 1942 » ; Gérard Fournier, historien : L’Opération Aquatint : le raid de Saint-Laurent-sur-mer, 12-13 septembre 1942 ».

L’EXPOSITION « NOM DE CODE, BITING »

Du 8 au 24 juin 2012, une exposition didactique et pédagogique entièrement consacré au raid de Bruneval

Cette exposition s’est dans le cadre du 70ème anniversaire de l’opération. Elle a conçue et organisée par l’Association Bruneval – Histoire & Mémoire, notamment Jean-Marc Coquerel qui en a été le commissaire.

L’objectif de cette exposition était de raconter l’histoire du raid sur une vingtaine de panneaux scénarisés comme un grand livre ouvert. Les objets exposés ont été choisi avec soin pour illustrer et incarner cette histoire, tant du côté britannique que du côté allemand.

Tous les objets présentés étaient contemporains du raid, donc d’époque, en revanche, deux pièces seulement proviennent du terrain : la paire de gants en soie et un dossard d’identification ayant appartenu au parachutiste George Cornell, aimablement prêtés par Madame Duflo.

Soutiens, contributions et remerciements

L’Association a reçu le soutien actif de la municipalité d’Etretat, de son maire, Monsieur Franck Cottard et son adjoint à la Culture Monsieur André Brochec qui ont mis généreusement à disposition l’Espace Nungesser et Coli.

L’Association remercie chaleureusement Stéphane Simmonet et Christophe Prime du Mémorial de Caen, Jean-Michel Selles de Static Line et Alain Millet, l’encyclopédie vivante du raid de Bruneval, ainsi que Nicolas Bucourt et Jean-Paul Dubosq.

Elle a reçu le soutien actif de la municipalité de Saint-Jouin Bruneval et de son maire François Auber. L’Etat, l’Europe, la Région Haute Normandie et le Département de la Seine Maritime ont contribué à la réalisation des panneaux. Enfin, la Royal British Legion in Normandy et sa représentante Madame Goona Naidu ont soutenu ce projet, ainsi que Monsieur Stéphane Grimaldi, Directeur du Mémorial de Caen.

L’exposition doit également beaucoup à l’énergie de trois frères, membres de l’Association Bruneval 42, Jean-Louis, Jean-Marc et Paul Coquerel qui ont grandi sur les lieux du raid.

Ouverte du 8 au 24 juin, l’exposition a attiré près de 4 500 visiteurs français et étrangers.

Armement qui équipait les troupes allemandes :

Fusil-mitrailleur MG 34/40, pistolet P08 et P38, grenade à manche.

Jean-Marc Coquerel

Le commissaire de l’exposition, interviewé par une équipe de France 3 Haute-Normandie.

La falaise d’amont à Etretat

Au premier plan le monument « L’oiseau blanc » dédié aux aviateurs Nungesser et Coli qui disparaissent au dessus de l’Atlantique en mai 1927.

La salle « Gustave Courbet »

L’intérieur de l’espace Nungesser et Coli d’une superficie de 100 m2 et 20 m de surface d’accrochage.

Jean-Louis Coquerel

de l’association Bruneval 42, fixe le kakemono de signalétique de l’exposition.

Myriam Ernis

installe l’une des trois grandes vitrines centrales.

Jean Duflo

de l’association Bruneval 42 démêle la suspente d’un parachute britannique.

L’entrée de l’exposition

Les panneaux explicatifs du raid

Sur 17 m de long, ils racontent les trois grandes phases du raid, le contexte, la préparation et l’exécution. Ils alternent photos, textes et cartes. Des synthèses sont traduites en anglais et en allemand.

Une tenue d’un pilote de bombardier Whitley

À ses pieds, un parachute de type X utilisés par les Britanniques lors du raid.

Quelques objets

pour illustrer la vie quotidienne du soldat allemand dans les environs de Bruneval en 1942.

Au premier plan un pistolet-mitrailleur Sten MK II

Une vitrine présentant les différentes armes utilisées par les parachutistes britannique durant le raid.

Dans cette vitrine sont présentés du matériel médical,

des types outils utilisés par les troupes du génie pour démonter le radar allemand, ainsi qu’un appareil photo Leica.

L’OPÉRATION « POPPIES » COQUELICOTS

Dans les pays du Commonwealth, le jour du Souvenir (Remembrance Day ou Poppy Day), commémore tous les 11 novembre, le souvenir des victimes de la Première Guerre mondiale et de tous les conflits du XXème siècle en général. Le coquelicot (poppy) est le symbole associé à cette manifestation lors de laquelle sont vendus des fleurs en papier ou en plastique en faveur des vétérans. Le lieutenant-colonel John McCrae, un médecin militaire canadien, écrivit un poème célèbre « In Flanders Field (Au champ d’honneur) dans lequel il évoque les coquelicots poussant dans les champs après la bataille. Depuis, le coquelicot est resté associé aux soldats tués à la guerre.

Les habitants de Saint-Jouin-Bruneval se sont donc mobilisés pour planter des coquelicots dans leurs jardins et plates-bandes pour accueillir leurs amis britanniques en juin. Vincent Gallo et Myriam Ernis ont conçu un grand 1942 en coquelicot juste en face du Mémorial de Bruneval.

Juin

Les coquelicots sont prêts pour l’inauguration du Mémorial et la venue des Britanniques.

Mai

Les coquelicots commencent à fleurir.

Mai

La date 1942 commence à être bien visible.

Mars

Le terrain est préparé et les semis planté en pleine terre.

LA CÉRÉMONIE DU DIMANCHE 26 FÉVRIER

Cette année, la cérémonie s’est déroulée à La Poterie Cap d’Antifer. Le samedi 25 février, l’historien local Alain Millet a ouvert les manifestations avec une conférence sur l’histoire du raid dans la salle polyvalente où l’association Victory Club de Normandie a présenté une petite exposition sur l’opération Biting.

Le lendemain, les maires de Saint-Jouin-Bruneval et La Poterie Cap d’Antifer ont dévoilé une plaque à la mémoire du soldat McIntyre, tué lors de l’opération devant la villa Gosset. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de la famille du parachutiste, enterré au cimetière Sainte-Marie du Havre.

Au cours de cette journée, l’association Bruneval 42 interviewera longuement Kenneth Holden, mitrailleur de la Royal Navy à bord de la vedette MGB 317.

Anciens parachutistes français

et portes drapeaux des anciens combattants pendant la cérémonie du 26 février 2012. Ils font face à la marie de La Poterie – Cap d’Antifer.

Jean-Claude Pigny et le Bugler (clairon) de la Bruneval Company

Jean-Claude Pigny habitait à La Poterie pendant la Seconde Guerre mondiale et fut un témoin oculaire du raid alors qu’il avait dix ans.

La plaque à la mémoire du Private Hugh McIntyre,

apposée sur la façade de la mairie de La Poterie – Cap d’Antifer.

Les tombes des deux parachutistes britanniques tués au cours du raid de Bruneval :

Alan Scott à gauche et Hugh McIntyre à droite. Cimetière Sainte-Marie, Le Havre.

La tombe de Hugh McIntyre

Paul Coquerel, président de l’association Bruneval 42

À gauche le Major commandant de la Bruneval Company. Au premier plan, Kenneth Holden, vétéran de la Royal Navy ayant participé au raid.

Kenneth Holden interviewé par un journaliste de France 3 Haute Normandie

À droite, Denis van den Brink, attaché de presse de l’association Bruneval 42.

Un hommage émouvant aux deux tués britanniques de l’opération Biting

Deux croix et leur coquelicot, symbole des vétérans du Commonwealth, déposées par le Major Prior et son adjoint au pied du monument de Bruneval.

LE MÉMORIAL EN TRAVAUX

Le mémorial de Bruneval avant les travaux : l’Espace André Haraux

Le monument de Bruneval, conçu par G.Chavigny en 1975, repose sur l’ancien blockhaus allemand sur lequel le Général De Gaulle avait scellé une stèle de granit en mars 1947. Il se présentait sur un plan carré. Sur sa face nord une paire d’ailes dont l’une, arrondie à la base vers l’est, s’élance comme une quille de bateau, tandis que l’autre de forme triangulaire et légèrement plus haute, pointant à l’ouest vers la mer, symbolise le rôle joué par la marine et l’aviation lors du raid de 1942. Au centre du monument la pierre scellée par le Général de Gaulle en 1947 est toujours restée en l’état.

Sur la face ouest, du côté de la mer, une plaque de bronze reprenait en français le texte de Mountbatten figurant au pied du monument. La plaque de bronze située au pied de la façade nord présentait sous le texte en anglais de Lord Mountbatten un texte du colonel Gilbert Renault.

Un escalier de 130 marches, rappelant les 130 hommes du major Frost (qui n’étaient en fait que 119) ayant participé au raid, accède à la plage et au Pérée. Dans son milieu, est scellée une pierre de granit provenant des carrières du camp de concentration de Mauthausen. En contrebas sur l’un des derniers paliers, un bas relief représentant un profil du Général surplombe une plaque de bronze sur laquelle est gravée un extrait du discours de mars 1947, ainsi qu’un hommage aux 200 000 Français morts en déportation.

En juin 1982, les cérémonies marquant le quarantième anniversaires se déroulent en présence de François Mitterrand, du Prince Charles et du général Frost. C’est à cette occasion que le Mémorial est réaménagé : construction d’un mur sur la partie est, aménagement d’une terrasse au bas du monument pour y installer les tribunes officielles, nouvelle plaque à la mémoire de la C Company.

Vue du monument depuis le sud

Entrée de l’Espace André Haraux

Le monument imaginé par Gérard Chavigny

Deux ailes, celle de gauche symbolise la quille d’un navire ; celle de droite, une aile d’avion.

Le monument vu du côté Est

Sur le mur du fond, la plaque dédiée à la C Company posée en 1982.

Le monument vu du Sud-Est

La stèle scellée par le Général De gaulle est visible sur le toit de l’ancien bunker allemand. De l’autre côté de la valleuse, on devine au sommet de la falaise d’amont un blockhaus.

Au pied du monument,

la stèle de bronze où sont gravés les discours de Lord Mountbatten et de Gilbert Renault (Colonel Rémy).

Plaque de bronze

sur laquelle est traduit en français le discours de Lord Mountbatten. Elle était placée sur le côté ouest du monument.

Le bruloir utilisé pour les grandes commémorations

et la plaque dédiée à la C Company, dévoilée par le Major-General John Frost en 1982.

La terrasse aménagée en 1982 pour installer les tribunes officielles

L’escalier Charles De Gaulle inauguré en 1977

Un extrait de son discours de Bruneval est gravé sur la stèle de bronze sous son portait.

LES TRAVAUX DU NOUVEAU MÉMORIAL

Le chantier débute en avril et s’achève au début du mois de juin.

Panneau d’entrée du chantier du Mémorial de Bruneval.

Destruction de l’escalier conduisant à la plateforme du monument et à la stèle de 1947

L’ancien blockhaus allemand est ouvert.

Ouverture du côté est du monument :

les plaques de galets sont enlevées.

Vue de l’intérieur du blockhaus allemand sur lequel a été érigé le monument

Il devait s’agir à l’origine d’une casemate pour mitrailleuse. Elle n’était pas encore construite au moment du raid britannique.

À l’intérieur du blockhaus, sur la table de béton, un tube scellé sur deux briques

À l’intérieur se trouvait un diplôme d’honneur du Musée Itinérant de la Seconde Guerre mondiale en Normandie, à l’origine de la réhabilitation du site en 1975.

Façade est du monument

On distingue parfaitement la structure du blockhaus allemand, enchâssée dans le monument de 1975. L’inscription en lettre rouge « Monument inauguré en 1947 par le Général De Gaulle est encore partiellement lisible.

Travaux de terrassement pour réaménager l’accès au monument

Construction du mur de soutènement des grands panneaux en acier corten

Les fondations des futurs lutrins sur la terrasse inférieure

Les lutrins en acier corten sont posés. Vue de l’entrée du mémorial

Vue des lutrins depuis la terrasse supérieure

Vue des lutrins depuis le monument

Les panneaux explicatifs sont installés.

La table d’orientation située à l’extrémité des lutrins, côté mer

Le grand mur en acier corten qui borde le haut du Mémorial

Le mur en acier corten se termine par un caisson où s’inscrira la signalétique du site

Le grand caisson et la signalétique du site

Le lutrin d’entrée du mémorial est installé

Le Mémorial prêt pour son inauguration

LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION DES LUTRINS

La conception et la réalisation des lutrins : la « tapisserie de Bayeux » de l’opération Biting

Le principe a été de proposer aux visiteurs une information didactique pour comprendre l’opération et son contexte. Pour cela, l’association Bruneval 42 a imaginé un grand livre ouvert sur la grande terrasse située au bas de l’escalier qui conduit au monument. Ce livre ouvert posés sur des lutrins présente sur une longueur de 20 mètres et une hauteur d’un mètre l’ensemble de l’opération Biting. Incliné à 20°, ces panneaux reposent sur une base en acier corten. A travers des cartes, des photos et des textes, ils évoquent dans le détail et factuellement le contexte de l’opération, sa préparation, son déroulement et ses conséquences, ainsi que les points de vue britanniques et allemands. Les textes ont été synthétisés puis traduit en anglais et en allemand.

Les contenus sont éditorialisés et scénarisés dans une véritable mise en page proposant un sens et un rythme de lecture, ainsi qu’une hiérarchisation des informations. Les lutrins sont structurés en trois grandes séquences, repérables par un code couleur spécifique : le contexte de l’opération, la préparation et l’entrainement, enfin l’exécution du raid et ses conséquences.

Parallèlement à la rédaction des textes, il faut effecteur les recherches iconographiques et choisir les bonnes photos

La plupart proviennent des fonds de l’Imperial War Museum et des Bundesarchiv, complétées par quelques collections privées.

Quelques mois plus tard, les fondations des futurs lutrins sont posées

Le chemin de fer est défini et la mise en page arrêtée au mois de février

En mai les lutrins en acier corten sont installés sur la terrasse inférieure du Mémorial et prennent tranquillement leur teinte rouille

Les lutrins sont constitués de trois ensembles séparés par deux mètres de bancs

Le tout mesure 24 mètres de long.

Un premier essai est réalisé en grandeur réelle

Au premier plan Gilles Duhamel de l’agence havraise Letter shop et Lionel Bluteau de l’agence Noise.

Début juin, c’est la phase de fabrication des panneaux

Jean-Louis Coquerel de l’association Bruneval 42 et Gilles Duhamel qui a en charge la réalisation.

Les panneaux sont fixés sont les plaques d’acier corten le 21 juin

Les lutrins sont en place pour l’inauguration du 24 juin

L’aboutissement d’un travail de 3 ans